Trois mois après l’allègement du protocole sanitaire en entreprise, reste l’épineuse question de la prolongation du télétravail. Apprécié par les collaborateurs, celui-ci suppose une nouvelle gymnastique organisationnelle, et pose la question de l’avenir du lieu de travail.
Nous sommes allées interrogés des membres du CMO Club, un groupe Salesforce réunissant 650 cadres du marketing, de tous les pays et secteurs d'activités. Avant la pandémie, 55 % de ces CMO affirmaient que leurs collaborateurs travaillaient exclusivement au bureau. Aujourd'hui, seulement 13 % de ces mêmes CMO prévoient que tous les collaborateurs retournent la semaine entière au bureau, tandis que 48 % s'attendent à une poursuite généralisée du télétravail.
Voici quelques-uns des principaux enseignements à retenir de ces conversations.
“Nous sommes une ETI de 200 collaborateurs. Et nous tenons à travailler au bureau. Nous estimons que les avantages du présentiel dépassent les inconvénients du télétravail. Il est plus facile de collaborer en présentiel, ce qui conduit à de meilleurs résultats opérationnels”
“Nous parlions souvent d'un "retour au travail", mais cela donnait l'impression que nous n'avions pas travaillé pendant tout ce temps.Nous préférons donc l'expression "travail en tout lieu". Pour servir au mieux nos clients, leur propre expérience de travail doit être exceptionnelle. En généralisant le télétravail, nous donnons à nos équipes les moyens de travailler quand et où elles sont les plus productives”
“Nous hésitions à passer en “full-remote”. Tous les collaborateurs le demandaient. Mais même avec ce principe acté, des collaborateurs ont continué à venir au bureau. Donc, désormais, notre stratégie consiste à autoriser ceux qui le souhaitent à travailler à domicile, et les autres à venir au bureau”
“Nous travaillons majoritairement de manière hybride. Je pense que je perdrais la moitié de mon équipe, voire plus, si je forçais tout le monde à venir au bureau cinq jours par semaine. Nous attirons des talents du monde entier, et pas seulement du pays. Nous avons commencé à embaucher des personnes à Beyrouth, au Brésil, partout dans le monde, car pour moi, cela ne faisait aucune différence que nos collaborateurs soient en Allemagne ou en Europe. Nous avons ainsi eu accès à un nouveau vivier de talents que nous ne favorisions pas forcément auparavant, car leur recrutement nous paraissait compliqué.”