Participer à la création d’un jardin partagé dans les Landes, d’un food truck solidaire lancé à la rencontre des réfugiés du camp de Grande Synthe, d’un « écocentre » de formation dans le Maine-et-Loire, d’un commerce de village coopératif dans le Gard ou encore d’un site Internet (MyTroc) où rien n’est à vendre : voilà quelques uns des projets actuellement à l’affiche sur la Fabrique des Colibris.
Cette plateforme d’entraide citoyenne propose à tout un chacun de déposer un projet écologique et solidaire auquel pourront participer d’autres personnes désireuses de mettre leur énergie, leur expérience, leurs biens ou leur argent au service d’une idée porteuse de sens. Une manière de « faire son marché » citoyen et d’agir concrètement pour combattre le gâchis, la pollution, l’isolement, les inégalités ou encore la désertification des campagnes.
La Fabrique accueille des projets collectifs présentant un caractère d’intérêt général et dont la conformité avec les valeurs des Colibris a fait l’objet d’une validation par un comité de modération avant d’être mis en ligne. Les projets doivent rentrer dans l’une des dix catégories : agriculture et alimentation, économie locale, démocratie, arts et culture, éducation, habitat et oasis, énergie, transport et bien-être. A chaque porteur d’être le plus inspirant possible afin de donner aux autres l’envie de le soutenir, tout en détaillant de façon très précise ce qu’il recherche. En effet, sur la plateforme on peut faire appel à des bénévoles pour, par exemple, aider à planter des arbres, demander du matériel de seconde main ou encore des financements via l’une des plateformes de financement participatif partenaires de la Fabrique comme Kisskissbankbank, Blue Bees, Babeldoor ou la Nef.
Derrière ce nouvel outil, lancé à l’été 2016 et déjà porteur d’une centaine de projets, il y a bien sûr le Mouvement des Colibris, fondé en 2007 par l’agronome, auteur et philosophe Pierre Rabhi, pionnier de l’agriculture écologique et partisan de la « sobriété heureuse ». « La planète a des ressources limitées, soutient-il. Ce n’est pas dans la logique du toujours plus que nous trouverons satisfaction, mais dans la modération ». Partant du principe que le changement de paradigme de la société ne peut se faire sans que les êtres humains ne se changent eux-mêmes, l’association a pour but d’inciter tout un chacun à passer à l’action et à mutualiser son expérience. En plus des fiches pratiques, contacts et autres MOOC déjà disponibles sur le site des Colibris, la Fabrique est venue s’ajouter au panel des possibilités offertes au citoyen pour « faire sa part ». Ou comment rendre l’engagement citoyen facile, à portée de main.