Les salariés et le nouveau rôle du dirigeant d'entreprise - mai 2017 vconf from Salesforce France

Parties prenantes économiques majeures et porte-voix des nombreux individus qu’ils emploient, les chefs d’entreprise français ont-ils un rôle à jouer dans la cité ? Une place à prendre dans les débats d’idées ? Une responsabilité à assumer face aux enjeux sociétaux, sociaux et environnement auxquels un pays fait face ? Pour 41% des salariés français, oui.

L’étude OpinionWay pour Salesforce dont les résultats ont été publiés le 11 mai dernier dresse un état des lieux des attentes des Français à l’égard de leur dirigeant d’entreprise et ouvrent le débat sur le rôle que le patron doit porter ou non « hors les murs ». Conduite dans l’entre-deux tours des présidentielles, cette étude s’intéresse à la notion de fierté et aux moteurs de cette dernière lorsque les employés la projettent sur leur employeur.

Quand on constate une porosité grandissante des sphères privées et publiques, qu’en est-il de la maturité et de la culture française en la matière ? Observe-t-on une adéquation entre le sentiment d’appartenance et la performance ? Que dire de la neutralité du privé ?

Donner la primeur aux valeurs et à la vision

En France, trois quarts des salariés jugent favorablement l’action de leur patron. « Les qualités humaines exprimées et portées par le dirigeant sont primordiales. Elles sont à l’origine du sentiment de fierté que peuvent avoir les employés pour leur dirigeant d’entreprise », a souligné Olivier Derrien, Senior Vice-Président France, Europe du Sud, Afrique et Moyen Orient, Salesforce. Ainsi, sa proximité avec les collaborateurs (35%), sa personnalité (33%), le projet qu’il porte (30%) ou ses valeurs (28%) priment davantage que les performances économiques de l’entreprise dirigée (26%) ou son expertise professionnelle (17%).

L’engagement prend par conséquent le pas sur l’expertise et la notion de « servant leadership » naît. « Pour atteindre leur objectif, les patrons se doivent désormais d’être au service de tous : les employés comme les clients ou les actionnaires », illustre Jacques Lecomte, docteur en psychologie.

S’engager en choisissant ses combats

42 % des salariés français aimeraient que leur dirigeant s’implique dans des enjeux plus vastes que ceux de l’entreprise stricto sensu. « Sans surprise, les dirigeants sont davantage attendus sur des sujets fédérateurs comme l’environnement, le sociétal, l’associatif ou le sportif », détaille Paule Boffa-Comby, présidente du think-tank ReThink & LEAD. Ainsi, bien que 69% des répondants aient appelé de leurs vœux la participation de chefs d’entreprise au sein du prochain gouvernement, l’engagement politique n’est cité que par 19 % des salariés interrogés. 

Il est désormais évident que les attentes des salariés envers leur entreprise ont changé : ils ne se concentrent plus seulement à sa compétitivité mais accordent une place conséquente à son identité.

« Les mots ça suffit ! Tout le monde a besoin d’action ». Reste à savoir quelles proportions et orientations donner à cet engagement pour conserver ce précieux équilibre générateur de fierté, or la recette n’est ni universelle ni immuable mais s’inscrit notamment dans l’ADN de l’entreprise et dans l’actualité locale, régionale et nationale…