En 1999, Salesforce lançait salesforce.org, une fondation d’entreprise qui place la technologie au cœur de sa mission philanthropique. À l’occasion d'un Think Tank Marie-Claire sur l’égalité, nous avons rencontré Rob Acker, président de salesforce.org. Il revient sur la mission et les actions de la fondation ainsi que sur son modèle philanthropique intégré « 1-1-1 ».


Vous dirigez la fondation salesforce.org depuis mai 2013. Pourriez-vous nous en dire plus sur votre métier et cette organisation ? 
Rob Acker
: L’action de salesforce.org s’appuie sur une conviction : la technologie peut contribuer à bâtir un monde meilleur. Nous proposons aux associations sans but lucratif le meilleur de la technologie pour leur permettre de démultiplier leur impact sur le terrain, que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la santé ou du social.
Mon rôle a d’abord été de faire évoluer le business model de la fondation, en passant du financement par fonds propres de l’entreprise Salesforce à un modèle autosuffisant. Désormais, nous en plus des produits donnés nous vendons également aux institutions et entreprises que nous aidons nos produits à prix réduit, ce qui nous permet de lever suffisamment de fonds pour proposer des subventions et poursuivre nos investissements philanthropiques. Nous sommes désormais en mesure d’accorder 62 millions de dollars de subventions par an aux établissements d’enseignement et comptons près de 38 000 organismes clients.

Concrètement, comment la technologie aide-t-elle les associations à remplir leurs missions ?
Elle renforce l’impact des organismes en leur permettant de mieux organiser leurs actions et cibler leurs messages. Un exemple : notre plateforme Cloud dédiée aux organismes à but non lucratif est la seule du marché à proposer une vision à 360° de leurs activités. Ils peuvent ainsi suivre et mesurer en temps réel l’impact de leurs initiatives, ou encore le degré d’engagement de leurs parties prenantes. Plus prosaïquement, grâce à l’IA et la meilleure connaissance des donateurs, ils peuvent lever plus de fonds, ou communiquer plus efficacement grâce à des outils collaboratifs de pointe. Cette approche contribue à ce que j’appelle le BtoI (Business to Individual), où la technologie améliore le quotidien d’un groupe de gens, un individu à la fois.

La fondation repose sur le modèle philanthropique 1-1-1 de Salesforce. Pourriez-vous nous rappeler de quoi il s’agit ?
Le principe est le suivant : 1 % de notre capital, 1 % des produits Salesforce et 1 % du temps de nos collaborateurs sont dédiés à des projets philanthropiques. Nos salariés ont d’ores et déjà réalisé 3,5 millions d’heures de volontariat dans le cadre de la fondation. Chez Salesforce, nous pensons depuis toujours que les entreprises doivent redonner aux communautés dans lesquelles elles s’inscrivent. Voilà pourquoi nous les encourageons à adopter ce modèle à travers notre initiative Pledge 1 %, qui fournit toutes les ressources nécessaires aux entreprises intéressées.Plus de 8 500 entreprises dans plus de 100 pays ont pris l’engagement Pledge1pour cent.org (http://pledge1percent.org/), générant plus d’un milliard de dollars en philanthropie.

En quoi consiste la collaboration de Salesforce avec le fond Global Fund dédié à la lutte contre le sida ?
Elle prévoit une contribution financière au fonds et un soutien technologique pour renforcer l’impact de l’organisme (RED), dont les actions permettent de financer la lutte contre le Sida : prévention, traitement, accompagnement… En vertu de notre modèle philanthropique 1-1-1, nos salariés ont d’ores et déjà réalisé 2 000 heures de volontariat dans le cadre de cette mission. Cette collaboration est aussi un excellent exemple de partenariat public-privé, le fonds Global Fund s’associant avec des entreprises, des gouvernements et des organisations sans but lucratif. Une stratégie qui porte ses fruits puisqu’aujourd’hui, 1 000 vies sont sauvées chaque jour grâce aux actions financées par le Global Fund.

La fondation salesforce.org va bientôt ouvrir ses portes en France. Que représente ce pays dans le cadre de votre mission philanthropique ?
Je pense que le peuple Français est l’un des plus engagés dans le domaine associatif. Nos collaborateurs en France donnent de leur temps et de leur argent naturellement, ce qui nous encourage à repousser sans cesse nos limites en matière de philanthropie. Nous allons donc créer une nouvelle entité juridique pour établir la fondation en France, recruter de nouveaux collaborateurs et étendre l’impact de nos actions depuis ce territoire.